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Idiatou ‘’La voleuse d’enfant’’ sous mandat de dépôt

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Conformément au réquisitoire introductif du Procureur, Idiatou Diallo a été mise en examen et écrouée hier par le doyen des juges pour enlèvement d’un enfant de moins de 7 ans.

Libération révélait en exclusivité que le Procureur de la République avait ouvert une information judiciaire pour enlèvement d’un enfant de moins de 7 ans et requis le mandat de dépôt contre Idiatou – et non Aïssatou – Diallo.

En faveur d’un retour de parquet faisant suite à son déférement, Idiatou, Sénégalaise âgée de 26 ans et née à Dakar, a été édifiée sur son sort hier, jeudi 29 mars.

Selon nos informations, elle a été inculpée et placée sous mandat de dépôt par le juge du premier cabinet, Samba Sall. En attendant son audition dans le fond, il faut reconnaître que cette dernière présente un profil trouble comme l’ont constaté ceux qui l’ont aperçu hier à la cave où elle saluait tout le monde, comme si elle n’avait pas conscience de la gravité des actes pour lesquels elle est visée.

Comme nous l’écrivions, même si les témoignages quant à son état mental convergent, il n’en demeure moins pas que l’enquête diligentée par le commissariat de Rebeuss, puis par la Sûreté urbaine (SU) laisse apparaître des zones d’ombre qui ont sans doute motivé la position du parquet qui ne veut laisser aucune place au doute.

L’affaire commence lorsque le commissariat de Rebeuss est informé de la tentative d’enlèvement d’un enfant au niveau de Poste Médina. La source indiquait que Idiatou Diallo l’avait dépassé au niveau du vendeur de journaux en tirant la main d’une jeune fille qui se débattait de toutes ses forces. L’ayant interpellé, la dame lui a répondu qu’elle était sa fille et qu’elle refuserait de se rendre à l’école. La fillette dément, ce qui a motivé la « source » à alerter la Police.

Les policiers sur place, le dénonciateur indique que Idiatou Diallo avait une attitude « normale » mais « jouerait » à la déficiente mentale dès qu’elle a été informée de l’arrivée des flics.

Interrogée sur place, la mise en cause n’a pas répondu aux questions des enquêteurs. Quant à la fille, Oumou S. D, elle a indiqué que c’est de retour de son école qu’elle a croisé la dame qui lui a donné deux pièces de 50 FCFA, qu’elle a refusé de prendre, pour la suivre à son domicile ce qu’elle a refusé de faire. N’empêche, la dame a essayé de l’amener de force avec elle, ce qui a motivé ses cris.

Fouillée à corps, il n’a été trouvé aucun papier sur Idiatou Diallo si ce n’était un papier avec deux numéros de téléphone, caché dans ses parties intimes.

Face à la gravité des faits, elle est automatiquement placée en garde à vue suite à une enquête de flagrance.

 

A la cave, elle distribuait salutations et sourires…

Lors de son premier interrogatoire, Idiatou a été, très logique, au début. C’est elle même qui révélera aux enquêteurs, son nom, son lieu de résidence, avant de révéler qu’elle était divorcée et mère de trois enfants. Elle enchaîne : « Moi je me rendais à la Médina pour chercher quelque chose quand j’ai aperçu une petite fille qui marchait à côté de la route. Je me suis approché d’elle et elle a commencé automatiquement à pleurer. J’ai alors décidé de la conduire auprès des policiers qui étaient en faction quelques mètres plus loin. Là, un homme m’a interpellé mais j’ai continué ma marche…Où est Chérif ? »

Malgré l’insistance des enquêteurs, elle commencera à divaguer en réclamant la présence de ce mystérieux Chérif. Ensuite, elle dira qu’elle a envie de manger du…’’cebuu jen’’ (riz au poisson).

L’interrogatoire est brièvement interrompu et Idiatou Diallo n’en dira pas plus. Mais Chérif sera identifié comme étant Chérif S., son ancien mari qui a révélé effectivement avoir eu deux filles et un garçon avec elle. Celui-ci indiquera aux enquêteurs avoir quitté Idiatou Diallo en 2003 car elle était devenue un danger pour lui et leurs enfants.

« Je vous dis qu’elle est très  violente en cas de crise et il est très fréquent qu’elle s’en prenne à son entourage et à des personnes qu’elle ne connaît pas ». « Elle a eu à déchirer sans raison mes habits. Même ma mère a eu à subir ses violences. Elle s’était attaquée à elle avec une lame de rasoir et menaçait de la tuer », a confirmé la sœur de Idiatou, D. Diallo.

Cette dernière a ajouté que la concernée a été d’ailleurs internée à l’hôpital Dalal Khel avant d’être évacuée en Guinée pour se soigner. C’est en regardant les images diffusées dans les réseaux sociaux, suite à son arrestation, que sa famille s’est rendue compte qu’elle avait réussi à revenir à Dakar.

Dans le cadre de la procédure, les enquêteurs ont entendu L. G. Boissy, le médecin qui la suivait à l’hôpital psychiatrique de Thiaroye. Ce dernier a confié avoir détecté chez elle des troubles d’humeur de type maniaco-dépressif récurrentes qui se manifestent par « des troubles de l’humeur, un port de tenue extravagante, des moments de colère avec des propos délirants de persécution voire une mythomanie ».

Le médecin a révélé par ailleurs que la maman de Idiatou est sa patiente depuis 15 ans puisqu’elle souffre elle aussi de troubles psychiques. Cette dernière qui a reconnu être sujette à des troubles a lancé cette sentence aux enquêteurs après avoir rappelé que sa fille lui avait fracturé le bras : « Elle est un danger pour elle-même mais aussi pour les autres ».

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