DERNIERES INFOS
S'informer devient un réel plaisir

Etat d’urgence contre la corruption au Nigeria

0

A quelques mois de la présidentielle au Nigeria, Muhammadu Buhari décrète l’état d’urgence contre la corruption. Le chef de l’Etat, candidat pour un nouveau mandat l’an prochain, en avait fait une de ses promesses de campagne en 2015, mais son action contre la corruption est aujourd’hui critiquée, y compris dans son propre camp. Le président souhaite intensifier cette lutte et ordonne que les biens mal acquis soient gelés.

Le chef de l’Etat a signé un nouveau décret-loi qui permet de geler les biens ou toute vente de bien provenant d’activité criminelle. Lors de la signature de ce décret, Muhammadu Buhari a révélé que des fonds publics volés par des personnes actuellement jugées ou visées par des enquêtes s’élevaient 1,4 milliard d’euros. « Si le Nigeria ne tue pas la corruption, la corruption tuera le Nigeria tôt ou tard », a-t-il martelé.

Cette mesure vise donc à intensifier la lutte contre la corruption. Elle intervient à huit mois de l’élection présidentielle et ce n’est pas anodin. Muhammadu Buhari est candidat à sa propre succession. Lors de sa campagne en 2015, il avait déjà fait de la lutte contre la corruption la grande promesse de son mandat.

Cet engagement avait été salué à son arrivée au pouvoir, mais trois ans plus tard, les Nigérians déchantent, car le bilan n’est pas convaincant. Plusieurs millions de deniers publics volés ont été récupérés par l’Etat, mais on est bien loin des montants escomptés. Et ces saisis ont toujours concernés des responsables de la précédente administration ou des opposants au régime, comme Sambo Dasuki, l’ancien conseiller sécurité de Goodluck Jonathan, ou encore Diezani Madueke, l’ancienne ministre du Pétrole, pour ne citer qu’eux.

Concrètement, les enquêtes piétinent et quasiment personne n’a été envoyé en prison. Il n’y a pas eu non plus, et c’est très important, de réforme du système judiciaire. Résultat : cette campagne contre la corruption a surtout des allures de chasse aux sorcières politiques.

laissez un commentaire