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En Somalie, les frappes américaines qualifiées de possibles « crimes de guerre »

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Selon Amnesty International, plus de 100 frappes ont été effectuées depuis avril 2017 par des drones ou des avions dans le sud du pays.

Les frappes américaines en Somalie, dont le nombre a « considérablement augmenté » ces deux dernières années, ont tué des civils en plus des islamistes chabab visés, et pourraient être assimilées à des « crimes de guerre », a soutenu mercredi 20 mars Amnesty International. Selon les calculs de l’ONG de défense des droits de l’homme, plus de 100 de ces frappes ont été réalisées depuis avril 2017 par des drones ou des avions, soit plus que le nombre de frappes américaines en Libye et au Yémen combinées.

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« Les attaques semblent avoir violé la loi internationale humanitaire, et certaines pourraient représenter des crimes de guerre », a jugé Amnesty dans un rapport intitulé « La guerre cachée des Etats-unis en Somalie », fondé sur cent cinquante entretiens avec des témoins, des proches de civils tués et des experts de questions sécuritaires. Les informations recueillies ont été corroborées avec des images satellites, des photos des cratères laissés par les explosions, ainsi que des fragments de munition collectés sur les sites.

« Dissimuler une impunité »

Les frappes américaines en Somalie visent les islamistes chabab, affiliés à Al-Qaida, qui contrôlent de vastes zones rurales d’où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides contre des objectifs gouvernementaux, sécuritaires ou civils. Cinq de ces frappes ont été examinées à la loupe par Amnesty International, qui a dénombré la mort d’au moins quatorze civils.

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« Le nombre de civils tués que nous avons découvert pour cette poignée de frappes suggère que la nébulosité qui entoure le rôle des Etats-unis dans la guerre en Somalie est là pour dissimuler une impunité », soutient Brian Castner, expert des questions militaires chez Amnesty International. « Nos conclusions contredisent frontalement le mantra américain qui est de ne faire aucune victime civile en Somalie », a-t-il ajouté.

Selon Amnesty International, ces conclusions ont été montrées au commandement des Etats-Unis pour l’Afrique (Africom), qui a rétorqué à l’ONG qu’aucun civil n’a été tué. Les Etats-Unis soutiennent la lutte contre les Chabab, menée par le gouvernement fédéral somalien et par la force de l’Union africaine en Somalie (Amisom), présente dans le pays depuis 2007. Les frappes américaines dans ce pays se sont intensifiées en avril 2017 lorsque le président Donald Trump a qualifié le sud de la Somalie de « zone d’hostilités actives », selon Amnesty International.

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