Longtemps marginalisée, la plus grande communauté du pays espère que la coalition gouvernementale désignera un premier ministre issu deses rangs.A Jimma, les étudiants ont été témoins de la répression des manifestations, qui a fait des centaines de morts à travers le pays. Des milliers d’entre eux ont protesté sur le campus, certains ont été battus, d’autres arrêtés. « Les Oromo ont été opprimés pendant longtemps » par les dirigeants tigréens, qui ne regroupent que 6 % de la population, râle Isaac. Malgré son amertume, il n’a pas perdu l’espoir. Pour lui, le prochain premier ministre doit être oromo. Son favori est donc « Dr Abiy ». « J’espère que les choses vont changer si c’est lui », lâche-t-il.
Présentation de la série L’Ethiopie à cran.
L’Ethiopie doit désigner son nouveau premier ministre après la démission surprise de Hailemariam Desalegn, le 15 février. Traditionnellement, la coalition au pouvoir depuis vingt-sept ans, le Front démocratique révolutionnaire des peuples éthiopiens (EPRDF), choisit parmi les présidents des partis qui la composent, constitués sur une base communautaire et régionale. Les candidats seraient donc Shiferaw Shigute pour le Mouvement démocratique des peuples du sud de l’Ethiopie (SEPDM, le parti du premier ministre sortant), Demeke Mekonnen pour le Mouvement national démocratique amhara (ANDM), Debretsion Gebremichael pour le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) – dont la candidature reste incertaine – et, enfin, Abiy Ahmed Ali pour l’Organisation démocratique des peuples oromo (OPDO).