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Elle asphyxie son nouveau-né et simule une mort naturelle

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Oumou S. a été interpellée puis déférée au parquet de Pikine/Guédiawaye, jeudi dernier, par les limiers du commissariat de police de l’arrondissement de Yeumbeul pour infanticide. Elle a contracté la grossesse des œuvres de son petit-ami Amath S.

Tous les deux se sont connus à Diamniadio, où habite l’amant. La fille vit avec sa famille au quartier Bentégné sur la route de Mbour. Un nouveau-né de sexe masculin, âgé seulement de cinq jours, a été tué par asphyxie par sa propre mère, Oumou S. qui est domiciliée au quartier Bène Baraque de la commune de Yeumbeul Nord. Après avoir contracté une grossesse des œuvres de son amant Amath S., Oumou s’affole, craint d’être la risée de sa famille et, au risque d’avoir deux enfants hors mariage sur la conscience, exprime son désir ardent de se faire avorter. Elle regrette amèrement sa grossesse non désirée, s’en ouvre à son petit-ami et jure de se débarrasser de l’enfant à naître.

Amath tente de rassurer Oumou et la met en garde contre toute manœuvre visant à se faire avorter. La jeune femme campe sur sa position, évoque des raisons de famille et considère sa deuxième grossesse comme une suprême humiliation. Voulant cacher sa grossesse au voisinage, elle quitte en douce la maison de ses parents, sise à Bentégné sur la route de Mbour, et vient se réfugier chez sa tante, au quartier Bène Baraque de Yeumbeul Nord.

Celle-ci l’accueille, apprend le motif de sa visite et décide de l’héberger. Elle prend cependant le soin d’informer la famille de la demoiselle. Le petit-ami apprend la nouvelle, quitte souvent chez lui, à Diamniadio où il a fait connaissance avec la fille, et lui rend visite chez sa tante à Yeumbeul. Il s’occupe d’elle et saisit parfois l’occasion pour tenter de la dissuader de sa ferme volonté de se faire avorter.

Jeudi 4 avril, vers 17h, Oumou éprouve des douleurs d’enfantement et accouche d’un nouveau-né de sexe masculin au poste de santé de Yeumbeul Bène Baraque. Mais, le lundi 8 avril, elle débarque en pleurs avec son bébé à la structure sanitaire de la localité et déclare que celui-ci est décédé. Elle reste inconsolable, crie à tue-tête et se débat entre les mains des gens. Mais, après un examen sommaire, les agents de santé ne découvrent aucune trace de blessure suspecte sur le corps de l’enfant, doutent de la bonne foi de la fille et soupçonnent un infanticide. Ils retiennent la nouvelle accouchée au poste de santé et alertent le commissaire Diouf-Bauer de Yeumbeul.

L’officier de police judiciaire capitalise le tuyau et dépêche ses éléments de la brigade de recherches. Qui arrivent, cueillent la suspecte et la conduisent au commissariat de police.

Informé, le petit-ami rouspète, se rend séance tenante au commissariat de police et charge sa dulcinée. Amath déclare qu’Oumou lui a tout le temps exprimé sa ferme volonté de se débarrasser par avortement de l’enfant.

«Elle m’a toujours exprimé son désir d’avortement. Elle disait craindre d’être la risée de sa famille, car elle avait contracté dans le passé une grossesse hors mariage. Elle a quitté ensuite leur domicile à Bentégné pour trouver refuge chez sa tante à Yeumbeul Bène Baraque», indique l’amant.

La mise en cause dégage en touche et affirme être innocente. Cuisinée, elle ravale en partie ses dénégations, avoue sa ferme volonté de se faire avorter et nie cependant être l’auteur du décès de son nouveau-né. «J’ai certes dit ça devant mon petit-ami Amath S. Mais je n’ai pas tué mon nouveau-né. Je l’avais laissé dans le lit pour aller vaquer à mes occupations. A mon retour, j’ai constaté qu’il était inerte. J’ai aussitôt alerté les blouses blanches du poste de santé où j’avais accouché», a-t-elle soutenu.

Les conclusions du certificat de genre de mort sur le nouveau-né ont enfoncé Oumou S. Le rapport médical de l’autopsie a confirmé la thèse de l’infanticide et révèle que le bébé est décédé «par mécanisme d’asphyxie». Cela a motivé l’arrestation et l’inculpation de la mise en cause par les enquêteurs.

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