Après s’être rassuré de sa victoire des élections législatives cahoteuses, le locataire du Palais avait ressenti le besoin de convier son opposition à la table de dialogue. A sa suit, Ngouille Ndiaye récemment promut à la tête du ministère de l’intérieur avait retenu le 21 novembre dernier pour rencontrer quelques représentants de partis politiques sans la participation de ceux de l’opposition dite significative. Quelle est la portée et l’utilité de ce dialogue ? Le pouvoir de Macky Sall a-t-il la simple volonté de dialoguer pour dialoguer ou cherche-t-il dans ce dialogue une stratégie électoraliste ? Notre simple jugement n’a pas les moyens de répondre à ces interrogations, seuls les faits peuvent nous en édifier.
A l’issue du référendum 2016, l’opposition regroupée dans le camp du ‘’Non’’ avait ouvertement récusé le ministre de l’Intérieur d’alors Abdoulaye Daouda Diallo pour organiser les élections et cela, suite aux manquements notés dans l’organisation de cette consultation populaire.
Depuis lors, entre le ministre de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo et les partis d’opposition, le divorce était vraiment scellé. Les responsables des partis d’opposition ont, à plusieurs occasions, réitéré leur revendication pour le départ du ministre et responsable ‘’apériste’’ de la tête de l’organisation des élections. Chose que Macky Sall n’a jamais répondu favorable. Et pourtant cette même revendication a été un cheval de bataille pour Macky Sall alors candidat à l’élection présidentielle de 2012.
Sur le vacarme de l’opposition à se défaire du ministre de l’intérieur, le président Macky Sall a indiqué, en ouvrant pour la première fois à la date du 28 mai le dialogue national, qu’il a souhaité discuter des questions majeures avec toutes les forces vives de son pays après le référendum du 20 mars.
Venu prendre part à ce dialogue, Oumar Sarr du Pds dans sa déclaration a plaidé devant le président Macky Sall pour un audit du fichier et l’organisation des élections par une personnalité neutre. La suite nous le connaissons…
Le mardi 29 novembre, une autre rencontre entre le président Macky Sall et quelques représentants de l’opposition regroupés à l’époque dans Manko Wattu Senegaal a été tenue au palais de la République pour discuter du processus électoral et de la date de l’organisation des élections législatives. A cette rencontre, l’opposition n’a pas pu obtenir de Macky Sall le choix d’une personnalité neutre devant organiser des élections en lieu et place du ministre Abdoulaye Daouda Diallo.
C’est pourquoi, le boycott de l’opposition dite significative au dialogue politique du 21 novembre initié par Aly Ngouille Ndiaye a été un secret de polichinelle pour personne.
En effet, une paix durable ne serait être uniquement politique, elle doit reposer sur la confiance, l’honnêteté, l’entente mutuelle et plus encore une réelle volonté commune d’aller de l’avant ? Ce n’est évidemment pas le cas ici.
Toutes les revendications les plus sérieuses de l’opposition comme l’organisation des élections par une personnalité neutre et l’audite du fichier par des partenaires techniques indépendants ainsi que par les acteurs politiques et la société civile n’ont jusque-là pas trouvé une oreille attentive de la part du Président Macky Sall.
Ce qui laisse penser par certains que ces multiples appels au dialogue du locataire du Palais ne sont rien d’autre qu’une simple stratégie électoraliste pour conserver d’avantage son fauteuil car les dernières élections législatives cahoteuses en long sur la nécessité d’aller vers le choix d’une personnalité indépendante pour l’organisation des échéances électorales.
Landing DIEDHIOU
