L’éclatement du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan en deux départements est, sans doute, l’un des faits saillants du dernier remaniement. Des économistes voient dans cette scission une volonté du chef de l’Etat d’apporter plus d’efficacité dans la mise en oeuvre des réformes relatives à l’amélioration du climat des affaires.
Pour Abou Kane, professeur agrégé d’Economie, par ailleurs chef de département Economie de la Faculté des sciences économiques et gestions (Faseg) de l’Ucad, le président de la République, en séparant les finances de l’économie, veut certainement montrer qu’il n’est pas dans l’immobilisme et qu’il a tiré les leçons de la faible transformation structurelle de l’économie sénégalaise, malgré les bonnes performances en matière de croissance enregistrées depuis le début de la mise en oeuvre du Plan Sénégal Emergent (Pse). L’universitaire soutient que cette séparation pourrait permettre de mieux se concentrer sur les réformes structurelles qui s’imposent en vue de donner plus de place au secteur privé dans l’économie.
Dessin point de vue, on peut s’attendre à des résultats probants en termes d’efficacité à condition que les services des deux ministères s’entendent bien et qu’il aucun chevauchement dans les missions. L’économiste relativise en indiquant que dans un pays comme le Sénégal, où l’informel occupe encore une part importante de l’économie et où les entreprises sont très vulnérables, cette séparation va être plus difficile à mettre en oeuvre.
Sur le même registre, Siré Sy, président du Think Tank worldwide groupe, souligne que le ministère de l’econome, du plan et de la Coopération est attendu dans la mise en place d’un environnement favorable au développement économique en informant les entreprises, les investisseurs et entrepreneurs de l’action des pouvoirs publics et des collectivités locales; pour construire ensemble les réflexions stratégiques liées au développement économique.
Pour le Pr Abou Kane, la lourdeur de l’ancien ministère de l’économie, des Finances et du Plan n’était un secret pour personne. Ce qui était plutôt gênant, dit-il, c’est qu’on s’intéressait plus aux finances qu’à l’économie. Ainsi, le ministère semblait, selon lui, se résumer aux Impôts, au Trésor et à la Douane, malgré la volonté affichée par les autorités de donner plus de place à la politique économique proprement dite à travers la création d’une grande direction générale de la Planification et des politiques économiques (Dgppe).
