L’indépendance de la justice semble correspondre à une aspiration légitime. Cependant des réticences sont souvent exprimées sur fond d’amalgames et de malentendus « L’idée d’une véritable indépendance du Pouvoir judiciaire est parfois mal perçue, non seulement par certains gouvernants mais aussi par une partie de l’opinion. Les uns considérant, à tort ou à raison, que la justice ne peut se prévaloir d’une légitimité égale à celle des gouvernants élus » a expliqué Souleymane Téliko. Pour le Président de l’union des magistrats, si le principe de l’indépendance de la Justice charrie autant de malentendus et de controverses, c’est tout simplement parce que la justice n’est pas un service public comme les autres. Elle est aussi un pouvoir dont on attend qu’il soit indépendant de tout autre pouvoir. « Pour autant, la nécessaire interdépendance entre les pouvoirs de l’Etat et l‘exercice d’un pouvoir d’organisation du service public de la justice ne doivent point aboutir à compromettre l’indépendance des juges qui demeure, dans un Etat de Droit, le seul véritable rempart contre l’arbitraire ».
Dans la même Dynamique, le président de l’union des magistrats du Sénégal liste des défis à relever. Il s’agit de voir comment organiser l’autonomie du parquet sans remettre en cause la prérogative ministérielle de définition de la politique pénale, comment mettre en place un système de gestion autonome de la carrière des magistrats à travers un CSM aux pouvoirs élargis sans violer la règle qui veut que le Président de la République soit celui qui nomme aux emplois civils et militaires. « C’est à ces questions techniques mais aux relents philosophiques parce qu’en rapport avec la vision de la Justice, que nous devrons apporter des réponses »note-t-il