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Coupe du monde 2018 : pourquoi Pologne-Sénégal est un authentique derby

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« Roulette russe », épisode 6. Aujourd’hui, Maxime Mianat vous explique l’importance des derbys dans le football. Retrouvez aussi le programme du jour.

Chaque jour durant la Coupe du monde, Eddy Fleck et Maxime Mianat analysent la compétition à leur façon. Attention : cette chronique peut contenir du second degré.

River Plate-Boca Juniors. Milan-Inter. Chalon-sur-Saône – Villefranche-sur-Saône. Pologne-Sénégal. Les derbys sont l’essence du football. A 17 heures, Polonais et Sénégalais entretiendront une rivalité sportive vieille de plus de trois siècles. Seulement 5 114 kilomètres les séparent, une broutille au vu des moyens de locomotion actuels et des réductions de la carte week-end SNCF. Les deux nations partagent même une frontière maritime : c’est en naviguant le long de mers secondaires puis de l’Atlantique que les marins du Duché de Courlande, fief de la république de Pologne-Lituanie, accostèrent en 1651 en Gambie.

Principale source de la presse française, Wikipédia s’étend peu sur le sujet, mais la nation colonisatrice aurait affronté ses voisins sénégalais à de nombreuses reprises. Deux écoles s’opposèrent : le jeu physique européen (tacle par derrière, armure, masse d’arme) face à l’endurance des Africains de l’Ouest, souvent réduits à la fuite. Les statistiques sont formelles : le dernier Pologne-Sénégal s’étant soldé par une défaite 2-1 des Sénégalais en 1660, la dynamique est polonaise.

Se trouver un ennemi historique est une construction importante de la personnalité du supporteur, qui peut alors déverser sa colère sur une cible indéfendable. Ainsi, dès le tirage au sort ayant versé la France dans le groupe C, je me suis senti profondément agressé par l’Australie, le Pérou et le Danemark : je me suis souvenu de ces défaites honteuses en rugby, en cricket, en boomerang ; des invasions vikings et du Tour de France volé par Bjarne Riis devant notre vaillant Richard Virenque ; des pires chansons de Serge Lama et de cet animal exotique qui a perturbé le tramway de Bordeaux, en 2013, sans même valider son ticket. Je ne suis pas raciste, mais je trouve qu’il y a trop d’étrangers dans les compositions des adversaires de l’équipe de France.

Moralement, la victoire contre l’Australie m’a fait un bien fou. Je ne croise plus un seul surfeur dans les rues de Chalon-sur- Saône. La honte les pousse à se terrer. Tant mieux. Le Pérou et le Danemark sont prévenus !

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