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Comment le trafic de drogue vient gonfler la croissance en France

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Pour la première fois, l’Insee vient de prendre en compte en compte le chiffre d’affaires du trafic de drogue dans le calcul du PIB en France. L’impact n’est pas négligeable…
En 2017, le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 2,2 % en euros constants, soit selon l’Insee, un rythme nettement supérieur à celui des trois années précédentes (+ 0,9 % en 2014, + 1,1 % en 2015 et + 1,2 % en 2016).

A côté d’autres indicateurs qui contribuent à cette performance, comme la production, la consommation ou l’investissement, l’Insee vient de prendre en compte pour la première fois dans cette statistique le trafic de drogue en France.

Cette activité ajoute ainsi une « manne » de 2,7 milliards d’euros par an, qui équivaut à un peu plus de 0,1 point de la richesse produite dans le pays.

Selon l’Insee, qui s’appuie sur les données de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca), un milliard d’euros est généré par le trafic de cannabis et 800 millions par le trafic de cocaïne.

Un alignement sur d’autres pays d’Europe

L’institut national de statistiques avait annoncé dès fin janvier, après plusieurs années de débat, qu’il intégrerait à partir de la fin du mois de mai la consommation de stupéfiants et les activités liées à cette consommation dans le PIB français.

Cette prise en compte répond à la demande de l’institut européen des statistiques Eurostat, dont l’objectif est « d’aligner les normes » comptables tricolores « sur la pratique des autres pays européens ».

La plupart des pays européens ont déjà intégré ces nouvelles normes, ces dernières années, comme le Royaume-Uni, les Pays-Bas, l’Espagne et l’Italie… Selon la Commission européenne, la contribution des trafics de drogue se situe en moyenne entre 0,5 % et 1 % du PIB selon les pays.

La France a refusé de prendre en compte les chiffres de la prostitution, contrairement à d’autres pays, comme les Pays-Bas où cette activité est considérée comme légale.

« La prostitution exercée dans la rue est notoirement le fait de personnes généralement en situation irrégulière, souvent mineures et sous la coupe de réseaux clandestins qui les ont acheminées en France », explique l’Insee. « Ces situations s’apparentent davantage à une forme d’esclavage sexuel qu’à l’exercice librement consenti d’une activité professionnelle», ajoute l’Institut.

La drogue rapporte davantage que les PV

Reste que ce chiffre de 2,7 milliards d’euros est loin d’être neutre. A titre de comparaison, c’est plus que les recettes générées par les infractions routières en 2017, que la Cour des comptes a estimées à 2 milliards d’euros.

Le chiffre est aussi à rapprocher de l’impact négatif des grèves de la SNCF et d’Air France, que le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a estimé, le 6 mai, à 0,1 point de PIB.

Cette intégration des chiffres du trafic de drogue intervient aussi au moment où la croissance française connaît un léger coup de mou.

Selon l’Insee, le PIB a augmenté de seulement 0,2 % au premier trimestre 2018, soit 0,1 point de moins que ce qui avait été préalablement annoncé. Les investissements des entreprises et la consommation des ménages ont été moins dynamiques que prévu.

Toutefois, cette situation ne devrait pas remettre en cause les perspectives de croissance sur l’année. Le gouvernement table toujours sur 2 % contre 1,9 % pour la Banque de France.

 

sources: leparisien

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