La pilule est trop amère à avaler pour Mary Teuw Niane. Les dépenses de fonctionnement du secteur de l’éducation et de la formation passent de 30,2 en 2018 a 16,2 % en 2022. Le département de l’enseignement supérieur a subi une véritable cure. Du coup, le ministre de la tutelle a exprimé, hier, publiquement, toute sa déception et sa colère visàa-vis du ministre de l’Economie, des Finances et du Plan. C’était à l’occasion de la présentation de la lettre de politique sectorielle de l’éducation et de la formation. L’ancien recteur de l’Ugb trouve « inadmissible » que les ressources allouées à son département soient réduites. « Il apparait incompréhensible que la lettre de politique sectorielle qui nous est soumise planifie une réduction de 46, 36 % de la part de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’innovation dans la répartition intra-sectorielle des dépenses de fonctionnement du secteur de l’éducation et de la formation », regrette un Mary Teuw Niane amer. « Nous voila ramené à des décennies en arrière à l’époque ou le Sénégal n’avait aucune prétention à l’émergence économique. A la différence aujourd’hui, le Sénégal a une ambition, le Pse dont l’axe 2 est constitué du capital humain dans la construction duquel l’enseignement supérieur joue un rôle primordial », peste-t-il la voix presque enrayée. Et pour ne rien cacher de ses sentiments, le mathématicien « exprime son total désaccord avec le tableau de répartition intra-sectorielle des dépenses de fonctionnement de l’éducation et de la formation.
Pour Mary Teuw Niane, il n’est pas question de laisser Amadou Ba gâcher son travail. « Nous ne pouvons pas baisser les bras, au moment ou nous commençons à récolter les fruits des investissements substantiels consentis par le président de la République dans le sous-secteur », tempête-il.
Le ministre plaide plutôt pour l’augmentation des ressources destinées a toutes les composantes du secteur.
En l’absence du ministre Amadou Ba, son représentant s’est chargé de répondre. Mayacine Camara a insisté sur la nécessité d’avoir une gestion optimale des dépenses publiques. A son avis, le contexte de la rareté des ressources exige que l’efficacité et la transparence passent nécessairement par l’application intelligente des reformes.