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Attentat barbare de Christchurch en Nouvelle-Zélande : Des musulmans réagissent à chaud et se trompent de cibles !

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L’Attentat abject des mosquées de Christchurch, perpétré vendredi dernier par le terroriste fasciste Barenton Tarrant, en Nouvelle –Zélande, a fait une cinquantaine de morts et plusieurs blessés graves. Un Suprématiste « blanc », mû par des idées xénophobes et islamophobes a tiré sa gâchette sur des musulmans innocents qui s’adonnaient à la prière collective du vendredi. Crime ne pouvait être plus grave ! 

A l’instar des dirigeants responsables du monde musulman, voire du monde tout court, le Président Macky Sall, en voyage à Abu Dhabi qu’il devait quitter le même jour pour se rendre à Marrakech, au Maroc, a quand même tenu à condamner, de la manière la plus ferme, cet odieux attentat de Christchurch, survenu, le vendredi 15 mars 2019, en Nouvelle-Zélande et a adressé ses pieuses prières aux victimes. Le même jour (15 mars 2019), vers 17h30, heure locale, dans son compte Twitter, le Président Sall a posté un texte, dont voici quelques lignes : « Cette attaque « TERRORISTE » n’est pas seulement une atrocité pour les victimes, mais aussi pour toute la Oumma islamique. Je suis d’autant plus choqué car cette attaque me blesse dans mon profond amour et ma foi en l’humanité, ainsi qu’en ma croyance en l’universalité des droits »…

Deux jours après, j’étais moi-même l’invité du Panel « Majâlissoul ‘Ilmi » où des frères musulmans, dont je ne doute guère de la sincérité des propos, déploraient l’absence de réactions des chefs d’Etat musulmans notamment le président de la république M. Macky Sall ! J’ai rétabli, séance tenante, la vérité des faits et les désabusés ont aussitôt rectifié leurs points de vue erronés. Plus grave, j’ai écouté une vidéo de mon ami imam Alioune Badara Ndao, datée du 17 mars (dimanche), condamnant, à juste raison, l’attentat de Christchurch, et l’imam s’est étonné de « la réaction tardive et molle du chef de l’Etat et aurait souhaité que cette réaction soit à la hauteur de celle qui avait suivi la tuerie de Charlie Hebdo ». La première erreur de l’imam relève évidemment d’un manque d’information. Je connais personnellement l’homme, pour ne pas douter de sa bonne foi. Il n’aurait jamais tenu de tels propos, s’il avait eu connaissance du communiqué du Président Macky Sall, condamnant fermement ledit attentat, communiqué largement diffusé, le jour même de l’attentat (15 mars 2019), alors que la vidéo de l’imam, elle, date du samedi voire du dimanche 17 mars 2019. 

Qu’est-ce qui différencie l’Attentat de Christchurch de celui de Charlie Hebdo ?

Il y a eu plus de morts à Christchurch (50) qu’à Charlie Hebdo (12) victimes. Les journalistes de Charlie Hebdo étaient en pleine réunion de rédaction au moment de l’attentat, alors que les victimes de Christchurch accomplissaient l’obligation divine du vendredi dans des mosquées. Cependant, les évènements de Charlie Hebdo ont été commis par des Français contre des français, en France. Naturellement, le Président français de l’époque (François Hollande) avait immédiatement pris les choses en main et a invité ses collègues présidents à la fameuse « marche », organisée à Paris pour condamner l’attentat.  Les médias du monde, par solidarité corporatiste, ont donné à l’évènement la dimension qu’il méritait. Or, les douloureux évènements de Christchurch se sont déroulés en Nouvelle-Zélande où l’islam n’est pas la religion d’Etat et la plupart des victimes sont des immigrés qui travaillaient dans ce pays. Imaginez un chef d’Etat étranger qui, apprenant cet évènement inhumain, prend son avion et décide de se rendre dans les lieux pour « faire plaisir à la communauté musulmane de son pays » ! L’appréciation de l’imam manque de pertinence et souffre de manque de contextualisation. Les auteurs, les victimes et les lieux du crime sont nettement différents et appellent des réactions forcément différentes. 

Non, mon cher imam, on ne peut reprocher au Président Sall de ne pas se rendre en Nouvelle-Zélande, tout comme on ne pourrait reprocher à un imam sénégalais de Kaolack de n’avoir pas organisé une prière mortuaire dédiée aux victimes martyres de Christchurch. 

Notre problème, dans l’islam est que, lorsque nous recevons un coup de l’ennemi, nous en échangeons plusieurs entre nous. 

Qu’Allah (SWT) reçoivent au Paradis d’Al Firdaws, les victimes de Christchurch !


Mamadou Bamba NDIAYE
Ancien ministre des Affaires religieuses

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