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AGENCE FRANCAISE DE DEVELOPPEMENT : Paupérisation à la vitesse du TER

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La « Beauté » du projet de train express régional que chantent tant les autorités est en passe d’être  travestie en programme de paupérisation de 3000 familles  riveraines.

En effet, Pour rappel, le point saillant des ODD (Objectifs de Développement Durable) est d’éradiquer la pauvreté et d’améliorer les conditions de vie des populations dans le monde à l’horizon 2030.

Le PSE (plan Sénégal émergent) même s’il est né bien avant, se veut un plan tendant à matérialiser les mêmes objectifs.

C’est dans ce sens que s’inscrivent les propos du Président de la République lors de son discours de lancement officiel du projet TER au CICAD (centre international de conférences Abdou Diouf) qui disait : « si nous avons le sens de l’histoire, et du destin commun, nous ne pouvons pas faire au 21e siècle moins que ce qui a été fait au 20e siècle ».

Il est donc malheureusement regrettable de constater que les premiers actes posés pour la matérialisation du projet sont en contradiction avec les idéaux précités. En effet le PAR (plan d’action et de réinstallation) tel que décliné  par l’APIX, va à l’encontre des principes édictés par les organisations internationales (ONU, UA, CEDEAO) et les institutions financières partenaires ou non (Banque mondiale, Banque africaine de développement, banque islamique de développement, l’agence française de développement…).

De plus, en violation des règles et recommandations des organismes internationaux en matière d’expropriation foncière pour cause d’utilité publique et de réinstallation involontaire, l’APIX et ses collaborateurs (ONG 3D, ENDA, MSA)cherchent à tout prix à imposer leurs conditions aux populations impactées.

Les preuves qui en attestent sont les suivantes :

  • Non implication des véritables PAP (Personnes affectées par le projet) dans la planification et la mise en œuvre du plan d’action et de réinstallation.
  • Non-respect des impactés dans les commissions de conciliations (accueils discourtois, propos désobligeants, intimidation surtout pour les personnes âgées sur l’éventualité de perdre leur maison s’ils refusent d’accepter les conditions qui leur sont proposées, rendez-vous non respectés…)
  • Proposition d’indemnisation du foncier à partir d’un barème établi sur la base d’échantillons de prix spéculatifs ne répondant pas aux prix en vigueur dans les zones concernées.

A cote de ces impairs dans la mise en œuvre du PAR, on peut relever d’autres incohérences et injustices flagrantes concernant les propositions faites aux impactés qui sont largement en deçà des engagements pris par les autorités sénégalaises avec les bailleurs de fonds.

Ces incohérences et injustices se traduisent par :

  • Un traitement discriminatoire des impactés

Prétextant que l’Etat ne dispose plus de réserve foncière, les résidents propriétaires de maisons devront juste se contenter d’une indemnisation en espèce .Au même moment par instruction du chef de l’Etat, les commerçants de Thiaroye sont attributaires de 7ha dans le camp militaire de Thiaroye avec à la clef un centre commercial de dernière génération, les mécaniciens et autres corps de métier Colobane quant à eux seront recasés à Diamniadio.

Et cette injustice est d’autant plus flagrante et inacceptable que le ministre de l’habitat à laisser entendre le 25 Avril au salon de l’habitat à Moréal de la disponibilité du Sénégal à servir gratuitement 6000ha aux promoteurs étrangères dans la zone de Diamniadio, de Sangalkam, du pôle urbain de Lac Rose et à Déni BirameNdao au moment où les PAP n’ont besoin que de 1,66% de cet espace(cf. le journal télévisé de la RTS de cette date).

  • Une évaluation erronée des pertes foncières et du bâti

L’Etat se propose en effet de racheter dans le département de Pikine le terrain de 150m² à 2.880.000f, et dans le département de Rufisque la même superficie à 1.600.000f.Or, même dans les localités les plus reculées de la zone péri-urbaine, les prix pratiqués aujourd’hui dépassent largement ces montants.

Il s’y ajoute les prix des intrants de construction (ciment, fer, béton, sable…) ont explosé de façon vertigineuse .Dans ces conditions, on peut imaginer les difficultés qui se profilent à l’horizon (2030/ODD et 2035/PSE) pour près de 250.000 personnes composées pour l’essentiel d’enfants, de femmes, de jeunes, de personnes porteurs d’handicap  et de vieux  qui vivent déjà dans l’extrême vulnérabilité.

–    Abus psychologiques et économiques :

Depuis deux ans, les PAP sont tenus en haleine par le PAR, étant informé prématurément de leur départ et sommées à ne plus exécuter des travaux d’extension, déteint sur :

  • Leur épanouissement psycho – social entrainant des stress  déclencheurs de crise cardiaque, d’hypotension, d’hypertension, de trouble de sommeil, de manque d’appétit …chez les enfants, les femmes et les pères de familles névrosées par cet état d’incertitude tenace et indéterminé .
  • l’éducation des enfants en souffre terriblement comme en atteste les résultats scolaires en décroissance dans la zone ciblée.
  • Les revenus financiers des PAP sont bloqués, notamment ceux qui s’activaient dans l’aviculture, l’élevage de moutons de race, le maraichage, la construction d’espaces commerciaux (Magasins, appartements…) de même que les formations et activités socio-économiques des  femmes

Somme toute, nous déplorons l‘incompétence de l’APIX et  dénonçons  la gestion nébuleuse et hasardeuse qu’elle applique sur les biens et le bien-être de cette masse vulnérable qui est protégée par les institutions internationales (Banque mondiale OP 4.12 ; Banque africaine de développement SO2) et la loi  Sénégalaise en terme de réinstallation involontaire (art. de la loi numéro 76-67 du 2 juillet 1976.

Dans l’attente d’une suite favorable à notre requête, nous vous prions  le Directeur d’agréer l’expression de nos sentiments distingués.

 

 

Le coordonnateur national

Le 26/09/2017                     Ibrahima Cissé

 

 

 

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