Il est le gardien des archives de Diourbel. Et pourtant, Abdoulaye Gningue est un profane en la matière. Pour n’avoir jamais fait d’étude d’archiviste. A 69 ans, le bonhomme s’est formé sur le tas.
Après avoir suspendu le calvaire des bancs en classe de Cm2, sans décroché son certificat, l’homme s’est essayé à la petite commerce avant d’atterrir à la mairie. Il démarre comme bénévole en 1979. L’expérience dure 5 ans. Par la suite, il est titularisé. Son contrat d’embouche en poche, il est détaché au services des archives. Cela pendant 30 ans. sans avoir jamais eu à faire la formation.
Il dit: « durant 30 ans, j’ai servi dans les archives de l’état-civil. J’ai formé beaucoup de jeunes. Pour ce qui est de l’archivage, je dirai que j’ai été formé sur le tas. Je n’ai jamais fait de stage ou de cours de renforcement de capacités. sis je suis parvenu à ce niveau, c’est par amour pour le métier. » A 2009, Abdoulaye Gningue fait valoir ses droits à la retraite, mais ne quitte pas pour autant la mairie. Il s’attelle à la formation des jeunes. Déterminé, Abdoulaye refuse pourtant de s’asseoir sur les embûches qui ont parsemé son chemin. Il observe un long silence, puis poursuit dans un regard las: « J’ai eu à vivre des moments difficiles. Ici, il n’y a pas de concertation. Il y a du mieux depuis que nous sommes ici en 1993. Contrairement aux années 80. On était dans une salle trop exiguë où tout était mélangé. Au temps, il y’avait d’énorme difficulté pour faire sortir un registre. » Aujourd’hui, la situation ne s’est pas encore améliorée.
