Depuis son retour de Versailles, le discours de l’ancien Président Abdoulaye Wade est marqué par des menaces, de la violence et beaucoup de rancune à l’endroit de son successeur le Président Macky Sall . C’est bien triste, ce qui lui arrive ! En psychologie, deux pathologies expliquent son attitude. D’abord la schizophrénie, qui se définit comme une Psychose, caractérisée par une désagrégation de la personnalité, et par une perte de contact avec la réalité et un repli sur soi-même.( n’a-t-il pas dit lui-même, qu’il était éloigné des choses, et qu’il ignorait que les cartes d’identité servaient aussi pour le vote) ?
Il peut paraître curieux de parler de solitude concernant le Président Wade, lui qui aime tant les bains de foule qu’il provoque ( bien souvent par curiosité que par une adhésion à ses positions ) , mais cette solitude résulte de l’absence d’une seule personne qui compte dans ce monde pour lui, à savoir son fils Karim. Le poète ne disait-il pas : « Un seul être vous manque, et tout le monde est dépeuplé » ? Combien de fois nous a-t-il vanté les mérites de son fils, à qui il avait confié des pouvoirs jamais égalés pour un ministre de la République, dans l’histoire des politiques publiques au Sénégal. Dès lors, on comprend que cet être qui lui manque tant, provoque chez lui une sorte de schizophrénie.
L’autre pathologie dont souffre le Président Wade, c’est bien le narcissisme. On dit d’une personne qu’elle en est atteinte lorsqu’elle ne porte attention qu’à elle-même.
Ces deux pathologies réunies, expliquent entre autres, son discours qui se traduit à travers ce qu’on appelle une communication consommatoire qui est le fait, pour une personne , de tenir des propos de façon publique, sans se rendre compte que ses déclarations ne s’adressent finalement qu’à elle-même. Elle est différente de la vraie communication qui étymologiquement signifie « entrer en relation avec ; partager » …Une bonne communication doit être une interrelation entre deux personnes, deux groupes etc…Cette communication-là, se caractérise par quatre conditions :LA BILATERALITE avec Émetteur et Récepteur, avec bien entendu, une rétroaction dialectique et réciproque. Or le Président Wade utilise avec une inconscience constante un canal unidirectionnel, comme si la réceptivité de ses supposés cibles lui importait peu. Ou pas du tout. En fait Le Président wade soliloque. Il parle tout seul comme un Pape qui prêche dans le désert. Communiquer n’est pas seulement transmettre, c’est aussi savoir écouter.L’ECHANGE :Communiquer c’est échanger des informations, des idées, des opinions des points de vue, des sentiments, des préoccupations : communiquer c’est dialoguer et confronter.LA COMPREHENSION RECIPROQUE :L’émetteur doit s’assurer de la manière dont le message est compris par le récepteur.
Dans la communication du Président Wade, aucun de ces critères n’est présent . Simplement parce que le peuple auquel il pense s’adresser reste totalement sourd à son propos. La condamnation presque unanime de son discours atteste qu’il n’y a ni bilatéralité, ni réciprocité encore moins de compréhension commune de la part de ses concitoyens. C’est ça le vrai exemple la de la communication consommatoire.
A l’ensemble de nos concitoyens et en particulier la jeunesse à qui il s’illusionne d’adresser son discours haineux, il importe de démontrer que les propos du Président Wade ne sont guère surprenants pour qui connaît sa séculaire tradition de violence. La violence, pour ainsi dire a toujours été sa marque de fabrique . Entre autres significations, la violence est généralement définie, comme un usage abusif de la force, un acte délibéré de blessure physique, morale ou psychologique, pour régler un différend réel ou supposé. Au-delà de cette acception générique, la violence est déclinée par l’écrivain russe Isaac Asimov, comme « le dernier recours de l’incompétence.»
Quitte à nous faire violence, réécoutons les versatiles interventions de Me Wade depuis son retour et rapprocherons les à son sinueux parcours ! On comprendra alors comment elles portent l’empreinte de son passé politique. Et du coup, on pourrait aisément appréhender pourquoi, incapable de satisfaire son désir strictement personnel et familial de vengeance, il instrumentalise, la violence comme son principal mode d’action. Par le passé, sans solution crédible, à l’emploi des jeunes, il leur a toujours enjoint de pulvériser les forces de l’ordre à coups de pierres, et de leur retourner les bombes lacrymogènes sans le moindre souci des risques qu’ils pouvaient en encourir. Opposant, son penchant pour les solutions insurrectionnelles l’a toujours habité. Il brandissait régulièrement, la menace de « briser les grilles et marcher sur le Palais présidentiel », si ses desseins n’étaient assouvis. Une fois intégré dans l’équipe gouvernementale de la majorité présidentielle élargie d’alors, il fourbissait ses armes en les dressant contre ses alliés d’avant. Et quand vient le temps des élections, il remettait sans sourciller les habits de l’opposant en recréant, sitôt le pied dehors, un climat insurrectionnel propice à tous les dérapages. Arrivé au pouvoir, il renouait avec ses réflexes insurrectionnels, avec une tournure dramatique et une violence inouïe. Tout y passe : chasse aux sorcières, emprisonnements arbitraires, sacs et profanation des lieux de cultes, bradage des pans entiers de l’économie nationale, menace militaire contre les états voisins, tentative de corruption d’un haut fonctionnaire du FMI, dérégulation incroyable du système des traitements, mainmise sur la justice et les richesses nationales, tripatouillage de la constitution, déconstruction des valeurs. Et pour tout clore, prévalence d’un inique système de népotisme au seul profit de son super ministre de fils. La bonne gouvernance est ravalée aux vestiaires. La gestion patrimoniale du pouvoir met ses protégés au-dessus des lois. Et quand en harmonie avec sa posture éthique, le Président de l’Assemblée nationale Macky Sall, lui oppose une simple exigence de redevabilité, sur les chantiers de l’ANOCI, toute une stratégie est mise en branle pour l’écarter de l’état.
Les limites du tolérable sont alors dépassées. Continuer à ce rythme de subvertir les institutions de la République ne pouvait que produire l’indignation et la révolte du 23 juin 2011. Une réponse populaire, certes potentiellement musclée et déterminée, à la violence institutionnalisée d’un pouvoir aux abois, prêt à tout pour se maintenir, au-delà du raisonnable. Douze ans de délitements de touts acabits, de misère sociale rampante, de dérèglement anti-démocratique, prennent fin le 25 mars 2012, avec l’avènement du Président Macky Sall.
Les Sénégalais ont décidé dans le calme et la dignité de confier massivement leur destin à un homme jeune, compétent et engagé. Le Président Wade ne pouvait que se soumettre à l’implacable verdict du peuple sénégalais, la mort dans l’âme. On pouvait dès lors imaginer que le Sénégal, échappé de justesse de l’abysse, en avait fini avec l’imposture et le parjure. Que la violence, qui douze années durant pendait au-dessus de leur tête s’était à jamais éloignée.
Après la large victoire de la coalition Benno Bok Yakaar avec à sa tête, le Président Sall, Il faut croire que les performances économiques, le tournant social en faveur des couches les plus démunies, avec la mise en œuvre de politiques publiques référencées, calibrées, coordonnées, à l’instar du Plan Sénégal Emergent, du PUDC et du PUMA donnent assurément, mauvaise conscience à Me Wade. Il en a tant rêvé, sans jamais, faute de compétence, pouvoir y arriver. Alors, la violence devient comme le prédit Isacc Azimov, le recours de l’incompétence. Cette élection présidentielle se présente à lui, comme une aubaine inespérée, un prétexte idéal, pour recycler ses vieux démons, que ni le temps, ni l’exigence de sagesse n’ont gommé de son cortex.
Imaginer organiser une opération de type insurrectionnel dans les centres de vote protégés par la loi dans l’unique dessein de braver l’autorité, c’est là certainement le signe le plus manifeste de l’indécence et de l’impéritie. C’est qu’en vérité, la jalousie taraude le cœur et l’esprit du patriarche. Partout lors de ses randonnées, il voit émerger des réalisations palpables, des infrastructures de qualité, des projets socioéconomiques structurants et une croissance globalement inclusive. Sous ses yeux, renaît l’espoir qu’il avait tué. Incapable de transcendance, rongé par l’amertume et l’envie, il ne voit d’autre alternative que de recourir à son funeste levier, la violence, signes d’impuissance et d’incompétence.
Les Sénégalais derrière leur Président, et sous la protection de la République, ne se laisseront pas voler la paix et la sérénité conquises au prix fort, le 25 mars 2012. Le respect dû à l’âge du leader Wade enrobé dans sa furie transgressive, n’empêchera nullement l’application stricte de la loi. L’élection présidentielle, quelle que soit son importance, n’offrira à aucun contrevenant de la loi, la moindre once de non-droit. Le 24 février 2019 , les Sénégalais devront se rendre aux urnes, en toute quiétude. Et il ne fait aucun doute qu’ils accorderont au Président Macky Sall toutes les opportunités pour poursuivre la belle trajectoire de l’émergence qu’il a initiée . Me Wade n’a jamais instruit la grandeur aux Sénégalais. Son incapacité après douze ans de règne, à susciter le moindre espoir de développement, aurait dû le dispenser de ces inconduites d’un autre âge. Pris en tenaille dans l’infernal cycle de la violence et de l’incompétence, il ne prend même plus la mesure des contingences physiologiques, sociales, politiques, morales et éthiques qui devraient le ramener enfin à la raison. En politique, l’amnésie existe bel et bien. Il suffit d’entendre et de voir Me Wade, pour s’en convaincre.
Abdoul Aziz Tall.
Conseiller en management.
Article précédent