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La vraie légende du troupeau mystérieux en divagation de Liberté 6

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L’histoire du troupeau de bovins de Liberté VI reste un mystère. Telle une légende ces animaux sont leur propre maitre depuis la mort du dernier berger connu. Ces bêtes sont parfois dites maléfiques, parfois appartenir à Saïdou Nourou Tall, guide religieux. Toute la vérité sur ce troupeau en divagation que vous avez sans doute une fois, croisé dans le quartier Liberté 6 et environs….

 L’on se croirait dans une légende, autrement dans une fiction  de la Fable où les animaux ont parfois une dimension humaine et dotés de plusieurs pouvoirs. Que nenni ! L’histoire est tout aussi réelle que la vie et la mort. C’est du moins ce qui se  raconte dans le célèbre quartier de Liberté VI et environ. Un troupeau de bœufs qui existent dans cette localité depuis plusieurs générations, errent dans les rues et ruelles depuis fort longtemps et n’a pas de propriétaire légal. Les bêtes libres comme l’air sont aussi mystérieuses que maléfiques. Ils sont souvent, voire toujours en divagation. Ils s’accouplent se reproduisent, meurent, se renouvellent de génération en génération mais leur histoire  demeure unique, même si les versions fournies par les uns et les autres restent parfois différentes et nuancées.

 L’histoire de ces bêtes ne fait malheureusement exception à la tradition orale. Les versions sont  différentes d’une personne à  une autre soit on tronque un passage soit on ajoute une interprétation selon sa compréhension. Seulement la base de l’histoire de ces bœufs de Liberté VI reste qu’on ne connait pas leur propriétaire et que les animaux sont très mystérieux. «  L’histoire nous est conté  depuis des générations de manières différentes mais la base et la réalité demeure que les bœufs n’ont pas de propriétaire. Du moins actuellement. On prête l’appartenance à l’origine au guide religieux sans donner de fondement valable. Ils passent la nuit à la belle étoile et déambulent partout le jour pour revenir dans le quartier qu’ils ne quittent presque jamais » renseigne un vieillard, vendeur de foin depuis des années dans le quartier qu’il ne quitte que pour se rendre  dans son village pendant les grandes fêtes. Je suis là depuis 1970 et depuis on nous raconte l’histoire.

La mort tragique  de Samba Ba, ce peul qui s’était autoproclamé  propriétaire du troupeau

Les peuls sont réputés friands de bétail. Ils sont même surnommés les bergers sentimentales qui vouent un amour profond aux bœufs, chèvres, moutons  et autres animaux domestiques qui composent leur renommés grands troupeaux.  C’est ainsi qu’un jour raconte-t-on alors qu’on avait fini de se faire une idée des bœufs, qu’un nommé  Samba Ba surnommé Maodo, originaire du Djolof s’est présenté  dans le célèbre quartier de Liberté VI et s’est autoproclamé propriétaire des animaux. En ce moment, le troupeau était composé de trois génisses, de trois Vaches qui allaitaient des veaux du même nombre et d’un grand taureau digne des funérailles d’un grand dignitaire dans les familles royales. A l’époque raconte-t-on, le quartier n’était pas ce qu’il est aujourd’hui. C’était une grande brousse. «  En cette période il y avait un grand espace non occupé juste derrière le terrain de foot Ball, les peuls avaient ainsi installé des cases de fortunes et avaient attaché les bœufs pendant plusieurs jours. Quand il a compris que les animaux étaient habitués des lieux il les a détachés. Et Chaque soir  ils rentraient après avoir erré dans les artères de la vie à la recherche de nourriture » raconte le vieux Cheikh Ndiaye vendeur de foin au rond point du quartier. Le vieillard à la peau frêle, les  mains tremblantes, affiche un sourire radieux,  malgré les mille et une rides qu’on peut décompter sur son visage qui trahi son âge poussé. Il lance, «  nous étions jeunes à cet époque cela doit faire plus de 40 ans aujourd’hui, et le drôle dans l’histoire, est que, tout le monde savait que le peul ne disait pas vrai, seulement il y avait personne pour le contredire, encore que les bêtes n’ont pas de propriétaire légal connu ». L’histoire de Maodo est aussi connu des plus jeunes  à qui on a toujours racontait l’histoire des bœufs. C’est d’ailleurs un secret de polichinelle dans ce quartier même les derniers nés savent pour ces animaux tant mystérieux. Selon le vieux Ndiaye la mégarde de Maodo était  de vouloir vendre le  taureau à un  boucher qui  destinait la bête à un mariage en centre ville. Ce dernier informé par les populations de l’aspect mystérieux des bœufs, avait  renoncé à l’achat mais puisqu’il avait déjà payé, le peul prétend avoir déjà utilisé les 25000F CFA. « C’est cet argent qu’il a dépensé qui l’a tué, il avait le ventre enflé à sa mort » raconte le vieux Ndiaye. Dado Sèye est aussi vendeur de mortier et autres objets sculptés par ses enfants et son mari, des laobés rompus à la tâche. « Depuis des générations nous vendons dans tout Dakar, nous sommes plus connu dans le quartier et on a même fini par y élire domicile.  C’est pourquoi nous connaissons l’histoire des vaches, ce troupeau qui est une pure propriété de Djinns,  de bêtes aussi maléfiques ne peuvent appartenir à ce saint homme dont on fait allusion et qui a aujourd’hui de la famille. Si c’était le cas, sa descendance prendrait soin des animaux en bon musulmans.  Ces esprits maléfiques, tuent toute personne qui chercherait un lien avec eux. Depuis que nous sommes là nous les voyons aller venir et  jamais quelqu’un n’est derrière eux. Le dernier connu Maodo n’est plus de ce monde et on raconte même que ce sont les bêtes qui l’ont tué nuitamment » narre la dame.

 Youma Banne et l’exploitation du lait des vaches

 La  dame Youma Banne, contrairement à Maodo ne s’est jamais autoproclamée propriétaire du  troupeau. Seulement elle a voulu raconte-t-on, compte tenu du fait que ces vaches  n’appartenaient à personne, assurer l’exploitation du lait. «  Un jour deux vaches du troupeau avaient mis bas, en véritable peuls, la dame qui les as vu passer avaient dit à l’entourage que c’était même mauvais pour les bêtes que leur lait  ne soit pas extrait de leurs seins qui pèsent  vraiment lourd » a renseigné le vendeur de foin. Il ajoute que cette Mme bane  s’était prédestinée à cette tache. Elle prenait même la peine de servir des tourteaux aux vaches pour mieux  traire leur lait. Mais se désole le vendeur «  Youma  pendant quelques jours avait développé un mal de sein. Son membre gonflait  et un liquide clair couler de  ses mamelons. Il lui a été diagnostiqué un cancer du sein et quand la maladie  a commencé à gagner du terrain et de l’ampleur, elle était rentrée chez elle  dans le Djolof. Il a été rapporté qu’elle avait fini par rendre l’âme ». Devant la maison d’arrêt et de correction pour femme, un vieil homme est confortablement installé sur un banc public. Cheveux poivre-sel, l’homme porte un kaftan blanc et un bonnet de la même couleur fumant malgré son âge poussé, une pipe en bois décorée par des arabesques mauresques. Sa peau claire et son accent en dise plus son origine. Sénégalo-mauritanien, il vit dans la localité depuis 1983. « Je connais cet histoire comme tout le monde ; je ne suis sure de rien mais on raconte que les bêtes sont aussi libre que l’air et toutes les personnes qui les ont approchés ne sont plus de ce monde. Ni leur viande, ni leur lait, encore moins l’argent de  leur vente n’est comestible » raconte le maure.

Sémou Diouf Chef du quartier

« Je suis là depuis 1974, on raconte que le troupeau appartient à Saïdou Nourou Tall »

  Le chef du quartier indique que  l’histoire du troupeau est comme une légende qu’on raconte  depuis qu’il est dans ce quartier en 1974. «  Je sais qu’il y a un nommé Samba Ba qui était leur berger. En ce moment, il dormait à la belle étoile avec les bœufs  prés du stade. A noter qu’il y avait pratiquement pas d’habitation dans les environs » a d’emblée expliqué le chef de quartier. Sémou Diouf  très convaincant se limite simplement à la thèse que depuis, ce peul  n’est plus de ce monde les troupeaux sont sans propriétaire.  Sur les raisons avancées de la mort du berger   il ne saurait le dire.  Il en est de même pour l’histoire de cette dame Youma Banne, il n’a pas voulu se prononcer sur son cas la connaissant même pas. «  Je ne saurai dire que les bêtes sont maléfiques je sais  simplement que c’est des vaches bien nourris parce qu’allant et venant sans la supervision d’aucun propriétaire. On raconte cependant qu’ils appartiennent à Saïdou Nourou Tall, mais je ne peu confirmer ces allégations ».  S’il y a une chose que le chef de quartier connait c’est que  jamais  depuis  qu’il est dans le quartier personne n’est venu  revendiquer les animaux après le décès de Samba.

Y. Diop

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