De la pression au boulot, des angoisses ou des événements difficiles à gérer : le stress peut survenir pour de nombreuses raisons. S’il peut avoir des effets bénéfiques chez certains, ses conséquences peuvent également être dramatiques. Métabolisme bouleversé, impacts physiques et risques de contracter certaines maladies, NEON fait le point sur ce mal qui toucherait 1 Français sur 2 selon une étude OpinionWay.
Un état de fatigue
Selon l’endocrinologue Hans Selye, « le stress est la réponse non spécifique de l’organisme à n’importe quelle demande à laquelle il doit faire face ». Il comprend deux phases. D’abord, la phase “alarmante”, où l’organisme réagit en stimulant les glandes surrénales pour qu’elles libèrent de l’adrénaline et que le corps réagisse immédiatement. Le rythme cardiaque et la tension artérielle augmentent, certains muscles se contractent et du glucose est libéré dans le sang. La phase “de résistance” vient ensuite nous calmer en générant du cortisol, de la dopamine (hormone du plaisir), des endorphines (bien-être) et de la sérotonine (sommeil et apaisement). La phase dite “d’épuisement” survient en cas de stress trop long ou trop fréquent.
Des phases de dépression
Si les situations de stress durent trop longtemps ou reviennent trop fréquemment, le corps passe en “phase d’épuisement”. Les hormones produites en réaction au stress sont ainsi formées en continu, ce qui fatigue le corps. Trop de cortisol empêche la production de nouveaux neurones dans l’hippocampe (le petit bout du cerveau qui régule l’humeur) et peut donc mener tout droit vers la dépression.
Un vieillissement prématuré
Plus on stresse, plus on vieillit rapidement. Une étude a été menée sur 58 femmes âgées de 20 à 50 ans. Elle a démontré que les femmes mères d’un enfant souffrant d’une maladie chronique grave avaient des télomères plus courts que les autre. Les télomères sont des bouts d’ADN situés à l’extrémité des chromosomes, dont la longueur est liée à la durée de vie des cellules (ils raccourcissent lors de chaque division cellulaire). En plus, le stress génère des radicaux libres et augmente le dommage oxydatif, c’est-à-dire la mort des cellules.
Le développement de maladies cardiovasculaires
Le stress à répétition entraîne des défaillances du système immunitaire et peut déclencher des maladies cardiovasculaires graves. Sous son action, le coeur bat plus vite, les vaisseaux sanguins se réduisent et le sang s’épaissit, ce qui complique la circulation.
Les docteurs Friedman et Rosenman ont théorisé l’existence de deux groupes d’individus et les ont étudiés : les A (impatients, agressifs et ambitieux) et les B (calmes, décontractés). Conclusion: les personnes de type A ont 6 fois plus de chances de développer une maladie cardiovasculaire que celles de type B.
Des problèmes de peau
En cas de stress, les vaisseaux sanguins superficiels vont préférer envoyer le sang vers les muscles plutôt que vers la peau. Moins nourri, l’épiderme est plus à vif, a tendance à rougir, pâlir ou vieillir prématurément. Des maladies de la peau peuvent en découler, comme le psoriasis, l’urticaire ou encore l’acné (en cas de surproduction de cortisol).
Des problèmes capillaires
Ici, même logique. « Plus on est nerveux et stressé, plus le cuir chevelu est sensibilisé, pique, gratte et desquame, explique Christian Airaghi, responsable du développement de la Clinique du cheveu, dans le magazine Psychologies.Le sang alimente moins bien notre chevelure en période de stress, ce qui les fragilise. Le cuir chevelu peut démanger, être douloureux, irrité. Les cheveux blanchissent, leur croissance ralentit, ce qui peut même entraîner leur chute.
Une prise de poids et des risques de diabète
Dans les périodes de stress élevé, nous mettons souvent notre alimentation au second plan. On mange vite, mal, peu ou trop. Les effets peuvent aller de l’anorexie à la boulimie. Pour ne rien arranger, le cortisol déclenché par le stress envoie des signaux de faim au cerveau et augmente le niveau de glucose dans le sang. Selon Extenso, le centre de la nutrition de l’université de Montréal, le stress chronique déclenche soit une tendance à ne plus manger du tout, soit la multiplication des fringales d’aliments gras et sucrés (qui permettent de produire des endorphines), et peut nous mener directement au diabète de type 2 ou à l’obésité.
Des insomnies
Pour Charles M. Morin de l’université Laval à Québec, le stress, l’anxiété et la dépression sont les “causes les plus courantes de l’insomnie”. Le centre du sommeil CENAS explique que le corps se met en mode “alerte” pour augmenter ses chances de survie, ce qui peut être utile en cas de danger réel, mais plus problématique si on cherche seulement à dormir. Les insomnies elles-mêmes augmentent le niveau de stress, et c’est l’infernal cercle vicieux.
Une mémoire moins efficace
Des études chez le rat ont montré que l’augmentation de production de cortisol réduisait les synapses (les connexions entre les neurones) dans le cortex préfrontal, siège de la mémoire à court terme. Le stress chronique diminue aussi le nombre de neurones qui participent au traitement de l’information et empêche le développement de nouveaux neurones. Il peut même aller jusqu’à atrophier l’hippocampe (qui agit sur la mémoire spatiale et la navigation). Mais pas de panique, d’après les chercheurs, c’est réversible !
Une baisse de l’activité sexuelle et de la fertilité
Les chercheurs de l’université de Colombus (Ohio) ont étudié l’état de stress de 370 femmes et ont observé le temps dont chacune a eu besoin pour tomber enceinte. Ils ont mesuré les taux de cortisol et d’alpha-amylase (une enzyme particulièrement représentative de l’état de stress psychologique). Résultat: les femmes stressées ont 29% de chances en moins de tomber enceinte chaque mois ! D’autre part, le stress affecte l’hypothalamus, et en conséquence le désir sexuel. Les hommes peuvent connaître des problèmes érectiles et les femmes voir leur cycle menstruel bouleversé, ce qui ne favorise pas les parties de jambes en l’air.